mercredi

ATHENES 2012

l'Art pour quoi faire ? Les projets pour quoi faire ?

A la base il ya sans doute "ce besoin de consolation impossible à rassasier" qui s'accumule ou s’entremêle avec le besoin de reconnaissance. Est ce que j'existe ? Si oui, pourquoi ?

Il y a cette culpabilité banale chez beaucoup, cette culpabilité d'exister "pour rien" et le besoin de justifier son existence, de faire quelque chose, d'être quelqu'un, pour se placer par rapport aux autres, prendre un niveau, une hauteur sans doute...

A la base en fait il y a surtout cet égo qui ne veut pas crever et qui prend toute la place. Parce qu’habituée à toujours se positionner en inférieur face à certaines personnes et supérieur face à d'autres, parce qu'habitué à prendre position dans les conflits, à juger les situation, surtout accoutumé à se juger soi-même, à créer ses propres labyrinthes.

Et puis voilà, j'en suis là. Après plusieurs projets menés avec acharnement stress et perfectionnisme, me voilà là. Me voilà là avec ce gout amer qui arrive et qui me reste là en travers de la gorge et les questions qui surviennent comme des pics au coeur même de ce que je prenais auparavant pour acquis. C'est parce que je change vite en ce moment et je me laisse trimballer par tous ces mouvements. Je me sens un peu perdue et en même temps je sais que ce passage à vide est fait pour renaitre à nouveau et qu'il est essentiel.

l'Art social n'était il pas comme tout autre projet mené une quête de consolation, un besoin "d'être utile" une autre justification pour exister. Bien qu'en étant utile, il faut bien l'admettre, faisais-je ce métier pour cette reconnaissance ?

Autre question : pourquoi ai-je besoin de justifier mon existence ? De rentabiliser celle ci ?

Cette question s'applique à moi même aujourd'hui mais je ne crois pas être la seule dans ce cas, bien au contraire.
l'Art tel que je l'ai vécu jusqu'à présent me laisse sur ma faim avec un sentiment de frustration et l'envie d'en avoir toujours plus, l'impression de ne jamais être rassasiée par la reconnaissance qu'il m'apporte. Je décide de stopper. J'arrête tout et je respire.
Puis-je trouver une reconnaissance quelconque si moi même je ne me donne pas le droit d'exister ? Non, pour sûr. Et avec cette réponse autant de vieilles convictions que je trimballe dans ma caboche depuis un bon moment s'en sont trouvées désuètes de sens.

Bien sûr il y a cette balance à trouver entre faire trop, être trop impliquée entreprendre à foison et s'user autant physiquement que moralement et ne rien faire.

Je n'arrête pas tout mais beaucoup d'illusions et peut-être je me sens un peu perdue de les lâcher, mes belles illusions.  Aujourd'hui je décide de lacher un moment pour voir ce que ça me fait.
Je lâche l'Artgora, ce projet ambitieux et terriblement dur à organiser. L'Agora et les conflits de position dans l'organisation.

Je continue le projet dans la boutique de Teemu. Parce qu'il ne tient à rien, il n'exige rien et ne me donne aucune renommée et que ça me fait du bien.

Explication du projet :

Lieu : Metaxa, 4, Exerchiea, Athens. Une boutique qui donne sur la rue.

Projet : La question du jour. Tous les jours sur la devanture de la boutique je pose une question. Les gens passant devant la boutique peuvent prendre un papier, utiliser le stylo et inscrire une réponse qu'ils insèrent dans la boite prévue à cet effet.

Objectif : Amener des questions sur l'espace public, requestionner nos prises de positions, la réalités. L'objectif n'est pas que les gens répondent mais bien qu'ils se posent la question de répondre ou non, et qu'ils se posent la question posée. C'est une expérimentation, ce n'est pas une quête de résultat, c'est par curiosité, c'est pour voir ce qu'il se passe. Et il se passe des choses.

1ER JOUR : Choose yours

Everything can happen : 1
Nothing can happen : 2
Anything can happen : 2
What happens ? : 2
Anyway it happens. : 2

Nombre de réponses : 9

La question fréquente : quelle est la différence entre "Everything can happen" et "Anything can happen" ?

2EME JOUR : Free answer


Do you create your reality ?


- Reality is happening now. Hate or create ? This is the question (this is mine at least.)
- OUI
- Of course, who else ?
- Yes but not with my mind

3EME JOUR : Free answer

Do you love what you see ?

Une réponse uniquement que j'ai perdu.

4EME JOUR : Choose your symbol


triangle : 2
spirale : 6
rond : 0
carré : 0
rien : 0

Réponses : 9


Quelqu'un a échappé à la consigne en inscrivant la spirale et le triangle sur le même papier.

Fin de l'expérience après 4 jours.

Chacun peut tirer les conclusions qu'il veut des réponses et du fait que les gens répondent ou non à une question posée dans l'espace public.






Et puis je lâche tous mes projets et toutes mes attentes aujourd'hui. Je me sens complète, pas de problème de dualité.
Plus vers le corps et moins vers la parole. Assemblées égo blabla. Limites de celles ci.
Le buto le yoga loin devant, la recherche du quotidien à portée, la réadaptation du corps à des concepts plus saints que ceux imposés par la société.

En fait j'ai beau me dire que j'aimerai vadrouiller du nord au sud sans repasser par la France, quand je me rappelle que mon meilleur pote mon ami mon frère mon Beunio va être papa en juin je me dis qu'il peut y avoir le plus grand événement à l'autre du bout du monde en même temps, moi je serai en Bretagne avec mon neuveu dans les bras et mon pote à côté. ♥

Bonjour. J'apprends à être moi. J'apprends à me accepter mon égo. Je trifouille ma réalité. Comme toi. Aurevoir.



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